Thierry Porphire : La pharmacie de centre ville est-elle en danger ?

Claude DROZ : Aujourd’hui, avec le grand nombre de pharmacies en centre ville, la concurrence est rude. De plus, les charges locatives sont plus importantes. L’adage « l’union  fait la force » me paraît plus que jamais d’actualité. N’hésitez pas à communiquer et pourquoi pas, envisager un regroupement. Ne vaut-il pas mieux une pharmacie qui marche que deux qui survivent ? Des exemple existent déjà en milieu rural où les pharmacies intègrent des centres médicaux afin d’offrir plus de services devenant ainsi incontournables.

TP : Quand vous parlez de transfert, qu’entendez vous par là ?

CD : Les transferts permettent de répondre à plusieurs problématiques :
– La localisation : un emplacement plus passant mieux situé allié à une implantation bien étudiée peut non seulement sauver un commerce mais inverser une situation difficile.
– L’agrandissement  peut aussi nécessiter un transfert pour développer son officine, y apporter de nouveaux services ou se rapprocher de nouvelles zones commerçantes.
La pluparts de nos clients ont pu constater une très nette augmentation de leur chiffre d’affaire après ces aménagements. Ce fut l’occasion pour eux de se remettre en question, de repositionner leur officine en fonction de leur clientèle mais aussi de leur proposer des services plus adaptés grâce à un équipement performant.

TP : Quels sont d’après vous, les changements que la pharmacie doit apporter dans son approche client ?

CD : Le métier de pharmacien doit être préservé mais surtout valorisé. Le pharmacien, on ne le dira jamais assez, bénéficie d’une aura de confiance qu’il faut utiliser.
Pour faire face à la concurrence, la mise en place de véritables stratégies de ventes s’impose. Etudier sa clientèle et ses besoins lui permettra de développer une offre cohérente dans sa présentation comme dans son contenu. Il pourra ainsi mettre en avant des produits (agrandissement des linéaires para) et des nouveaux services (cabines) qui colleront à son environnement.
La formation continue du personnel ainsi que l’introduction de professionnels de la beauté par exemple ne pourront que rassurer des clients qui mieux encadrés et renseignés seront satisfaits.

TP : Rénovation totale ou partielle : comment se partage le marché ?

CD : Précisons d’abord :
– rénovation totale on casse tout et on repart a zéro. Rénovation partielle, on identifie les points faibles et on y remédie.
Quel que soit le type de rénovation envisagée, il faut tout d’abord se poser les bonnes questions, la pérennité de votre pharmacie est en cause. Il faut justifier le retour sur investissement.
Pour une transformation totale d’une grande surface ,il faut compter autour de 900 € le m2, une moyenne surface comptez 1300 € le m2 et pour un petite surface le coût s’évalue autour de 1800 € le m2.
Concernant une rénovation partielle, cela va le plus souvent de 30 000 € à 60 000 €.
Aujourd’hui le marché se partage ainsi, 70 % rénovation totale et 30 % de partielle.

TP: La pharmacie un marché d’avenir d’après vous ?

CD : Ce sera un immense oui, même si les temps sont durs le pharmacien puise sa force dans la relation privilégiée qu’il entretient avec sa clientèle. Cela ne doit pas lui faire perdre de vue que tout change et que son métier ne sera pas une exception. A lui de rester en éveil, de surprendre ses clients avec de nouveaux services toujours plus personnalisés. Mon équipe et moi même sommes là pour les aider à affronter cet avenir et je pense que nous avons ensemble toutes les cartes en mains pour gagner.

Propos recueillis par Thierry Porphyre

 

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